Diversifier la qualité
Il y a quarante ans, Marie-Françoise Moerman vendait ses premières bottes d’asperges et ses premières barquettes de fraises devant la porte cochère de la ferme familiale. Son fils Clément n’en a aucun souvenir. Et pour cause, il n’était pas né. Ce qui ne l’empêche pas de connaître les moindres scènes de la saga familiale. Surtout depuis qu’il en assume, avec son frère Florent, l’un des deux rôles-clés au générique. « En 2013, on a pris le relais en se fixant comme défi d’augmenter la qualité de nos produits maraîchers tout en diversifiant notre gamme », explique le jeune homme de 33 ans.
Dès lors à Mortemer, paisible village situé à 25 kilomètres au nord-est de Compiègne, les idées vont pousser au rythme des légumes. Car c’est bien de carottes, de betteraves potagères, de panais, de concombres, de poivrons, d’aubergines, de courgettes et de salades qu’il s’agit. En quelques années, la culture sous serre passe de 2 000 à 12 000 m² tandis que 12 hectares sont dévolus à la culture plein champ. Pour Clément, ce renouveau est le fruit « d’une organisation de tous les jours » doublée d’une « volonté d’innover » qu’incarne aujourd’hui le laboratoire à confitures. [cf encadré]
Ne jamais rester planté à ne rien faire
La porte cochère existe toujours mais derrière, les choses ont bien changé. Il y a d’abord ce distributeur automatique. Une cinquantaine de casiers remplis de la récolte du moment. Le genre d’initiative qui facilite la vie de Monsieur Tête-en-l’air qui a oublié la moitié de sa liste de courses. Ouvert 7j/7 de 7 heures du matin à 23 h, ce marché vertical propose même des produits des fermes environnantes : des laitages, des endives, des pommes, des poires.
Si vous aimez discuter terroir, alors il faudra réserver vos mercredis et samedis. Deux jours par semaine, la boutique de la ferme ouvre ses portes. Et là, on a les pieds dans le champ. Pour Clément, c’est l’occasion de « créer du lien avec un consommateur soucieux de savoir ce qu’il mange. » Cet été, au plus fort de la saison, il pourra remplir son panier en piochant dans la trentaine de fruits et légumes. Y compris d’inattendus melons gorgés de sucre qui poussent ici-même. « Ça surprend toujours mais quand on y a goûté… », constate Clément Moerman. Et encore. On ne vous parle pas du miel de la Divette à Thiescourt ou des jus de fruits de la Ferme des Charmettes d’Autheuil-en-Valois. Comme quoi, partager, c’est se sentir plus Solle-idaire.
Des confitures maison, quel pot !
Au plus fort de l’activité, Laëtitia peut conditionner jusqu’à 500 pots de 370 g par jour. « A condition que les fruits soient déjà épluchés, lavés et coupés », précise-t-elle. Quand nous la rencontrons, la grande sœur de Clément est particulièrement concentrée. Un œil sur les marmites, un autre sur l’empoteuse et la capsuleuse. Et un troisième sur l’autoclave. A peine sorti de terre, la laboratoire de la Ferme de la Petite Solle fonctionne à plein régime. On y prépare de la confiture avec des fruits d’ici (fraise, melon, sureau, cassis, groseille, rhubarbe) ou importés d’exploitations du coin (pomme, poire, abricot…). On y fait même des soupes et de la ratatouille. Devinez d’où viennent les légumes ?…
Ferme de la Petite Solle
4, route de Compiègne,
à Mortemer.
03 44 85 00 22
www.maboutiquefermiere.fr/fermedelapetitesolle
Boutique ouverte le mercredi après-midi (14h à 19h) et le samedi (10h-13h et 15h-18h).
Texte Joffrey Levalleux, extrait du magazine « Parlons saisons » n°21
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