PARLONS SAISONS ! Édition automne -hiver 2025 / n°28

Bio DK : quand la campagne s’invite en ville

Depuis le printemps, un collectif de cinq producteurs propose du 100 % bio sous les Halles des Sœurs Blanches à Dunkerque. Bio DK - c'est son nom - milite aussi pour le local.

Gage de qualité

Il est à peine 11 heures en ce samedi de septembre  et les étals sont déjà bien clairsemés. Sous les  Halles des Sœurs Blanches dans le cœur de  Dunkerque, Bastien Danneels cavale d'un  présentoir à l'autre. S'excusant à chacun de ses  passages d'un « je suis à vous dès que possible. »

Le miracle arrive au bout d'un quart d'heure. Après avoir repris son souffle, le maraîcher de Lederzeele explique tout sourire qu'il fait partie de Bio DK. Un collectif de cinq producteurs engagés dans le 100 % bio et 100 % local. Bio-local. L'attelage fonctionne à plein régime à tel point que « les clients reviennent déjà alors que nous ne sommes là que depuis le 21 mai, remarque-t-il. Apparemment, les gens aiment leur terroir. » Ce que le producteur ne dit pas, par modestie, un ciré jaune prénommé Alain me le souffle à l'oreille. « Ici, j'ai la certitude d'acheter de la qualité. Les saucisses sont un vrai régal. Je viens de Rosendaël exprès. » Marie habite juste à côté aux abords de la place Jean-Bart. Pour elle, Bio DK est un rituel « parce qu'on a l'essentiel. Des fruits, des légumes, de la viande, du pain et même quelques produits qui dépannent (cf. encadré). Et ça six jours sur sept. »

Le collectif BIO DK est au sec sans interruption 

On aurait pu ajouter non stop. Ce même jour, alors que le traditionnel marché extérieur plie bagage, Bio DK reste à quai. Marine, jeune salariée du collectif, est sur le pont. Présente toute la semaine, elle connaît mieux que personne les raisons d'un tel engouement. « La vente directe de centre-ville bio et locale est une offre inédite », dit-elle. Et les absents sont vite pardonnés. Aujourd'hui par exemple, vous ne trouverez pas les œufs bio de François Dequidt car ils ont pris quelques jours de congés comme l'indique une petite pancarte. « Ce qui ne nous empêche pas d'en parler ! », assure Marie Peltier.

La productrice du Gaec des Sabots Communs à Bourbourg souligne ainsi la solidarité des membres du collectif, tous « capables de vendre et de faire la promotion des produits des collègues sans aucune jalousie et avec enthousiasme. » Bastien Vanhaecke le prouve à l'instant même. Il est désormais 14 h. Le producteur de viande de Quaëdypre vient à peine de nouer son tablier qu'il est déjà sollicité pour servir des brocolis. Et non pas son lard fumé ou son boudin blanc. On appelle ça un DK... lage enrichissant !

Les producteurs :
Les légumes et les pains de Marie Peltier et Thomas Peyre du Gaec des Sabots Communs (Bourbourg), les légumes de Bastien Danneels (Lederzeele), la viande et la charcuterie de Bastien et Paul Vanhaecke de la Ferme du Bien élever (Quaëdypre), les œufs de François Dequidt de l'Œuf de Cassel (Cassel), les pains et viennoiseries d'Annie Rauwel de Paul et Maria (Sainte-Marie-Cappel).

Texte : Joffrey Levalleux

Photos et vidéo : Imagiterre/Frédéric Roumegère

Le bio des autres

Chez Bio DK, on n'est pas sectaire. Si vous regardez derrière les vitrines ou en direction des présentoirs, vous verrez des produits
100 % bio qui ne sont pas issus du fameux collectif. Les tisanes de la Clé'm des champs (Zuydcoote), les bières de la brasserie Thiriez (Esquelbecq), les soupes de Saveurs de Terre (Terdeghem), les légumes secs de la ferme Campion (Pitgam), les confitures de la ferme de Streckelst (Rexpoëde), des fromages de la ferme Moreel (VieuxBerquin) et les terrines de Laurent Dumont (Bellebrune). Tout le monde joue le jeu. En face, le chef Florent Ladeyn a installé un Bierbuik. Devinez quoi ? Il utilise les légumes de BIO DK dans ses flamiches et ses hamburgers.

BIO DK

Sous les Halles des Sœurs Blanches,
cours François Bart - 59 140 Dunkerque
Ouvert le mardi, jeudi et vendredi de 10h à 19h,
le mercredi et le samedi de 8h à 19h, le dimanche de 9h à 14h

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