La bière, ça se consomme ensemble. C’est plus festif et, avouons-le, tellement plus facile pour trinquer entre potes… Mais l’amitié n’est pas l’apanage de l’aval(e). En amont aussi, ça cogite. Certains brasseurs s’unissent pour créer des cuvées éphémères. Comme la Haute Pression. Un millésime 100 % bio élaboré par cinq brasseurs régionaux sous l’égide et à l’initiative de l’association A Pro Bio*. Et ce n’est pas un mal. Car comme le rappelle Julien Macrelle de la brasserie Bellenaert (Bailleul) où est né le fameux élixir collectif , « la bière bio a un déficit d’image. À tort car elle a tout pour elle. »Alors, comme le rappellent les frères Wattelier de la brasserie Wattbeer (Carvin), autant la faire mousser « en cassant les codes et en mettant en lumière des acteurs bio locaux ».

Le top départ est donné le 20 septembre 2023. Notre quintette des Hauts-de-France part cueillir du houblon bio en Flandre intérieure (Méteren et Hazebrouck). Le malt venant de Malteurop à Aire-sur-la-Lys, juste à côté. Sur les bases d’une recette commune, la Haute Pression est dévoilée au salon Naturabio fin novembre à Lille Grand Palais. Elle est végétale, légère (5,5%) et adaptée à tous les palais. Inutile de dire qu’elle fait cartons pleins.

Avec pas mal de « s »car chaque collaborateur repart avec 500 bouteilles. Y compris Jean-Philippe André, « artisan-brasseur » bio à Moncheaux (brasserie Gorguechon) au sud de la métropole lilloise. « Je tiens à ce terme car il souligne à la fois le savoirfaire et les valeurs de partage défendus à travers des bières comme la Haute Pression. » Selon A Pro Bio, 35 % des bières françaises sont produites dans notre région. Mais seulement 0,06 % du houblon européen poussedans les Hauts-de-France. De fait, la Haute Pression, si ce n’est de l’or, ça en a la couleur

Texte : Joffrey levalleux

Brasseries
Bellenaert à Bailleul (59)
Castelain à Bénifontaine (62)
du Gorguechon à Moncheaux (59)
Moulin d’Ascq à Villeneuve-d’Ascq (59)
et Wattbeer à Carvin (62)