À Cerisy, dans la Somme, une culture étonnante a pris racine.

Anaïs Moineau produit du safran. Une épice rare et chère, qui exige patience, minutie et savoir-faire.

Qu’est-ce qui pousse une ingénieure agronome en production animale à se passionner pour le safran ? “Lenvie d’entreprendre, la découverte de la petite production de ma tante en Sologne qui ma laissé penser que c’était possible dans les Hauts-de-France et surtout un immense coup de coeur pour cette plante magique”, sourit Anaïs Moineau.

La plus chère du monde

La culture est exigeante, minutieuse, impérieuse. Un bulbe donne une fleur au bout de trois mois. Et une fleur produit un pistil et trois filaments, également appelés stigmates. Sachez qu’il faut 540 filaments (séchés au déshydrateur) pour obtenir 1 g de la précieuse épice au goût subtil et qui se vend à prix d’or (34 € le gramme). Anaïs Moineau a planté 45 000 bulbes à la main en août 2020 sur un terrain de 2 000 m2. Un terrain bien équilibré entre terre, sable, craie et limon, pour satisfaire la plante exigeante, qui n’aime pas trop l’eau. “A 300 mètres du Mémorial Australien de Le Hamel, une autre visite à faire après celle de ma safranière”, précise la jeune femme, avisée et dynamique.

Une culture atypique

La culture du safran ne ressemble à aucune autre. Capricieuse et imprévisible, la fleur de safran se mérite et ne fleurit qu’un mois dans l’année, en octobre. La belle éclot sans prévenir ! “La floraison est aléatoire. Dès que les fleurs apparaissent, il faut les récolter encore fermées pour obtenir des filaments de safran de haute qualité.” Imaginez 5 à 6 000 fleurs à préparer par jour ! Car une fois cueillies, le travail continue par l’émondage et le séchage des précieux pistils durant un mois. mais cest au bout de 10 à 12 mois que le safran atteint son potentiel maximal en termes de saveurs”, précise Anaïs, qui le laisse donc maturer dans de grands bocaux de verre.

L’épice du bonheur

On en sait finalement très peu sur cet or rouge aux multiples vertus, dont 90% de la production mondiale vient d’Iran. “Le safran est extraordinaire. Il est anti-inflammatoire, immunostimulant, anti-stress, anti-oxydant. Des centaines d’études scientifiques mettent en avant ses bienfaits pour la santé, quil soit utilisé en cuisine ou en cosmétique”, s’enthousiasme Anaïs. Elle le transforme en confitures, en gelée, en sirop, en thé glacé. Et elle s’est associée avec des apiculteurs pour proposer un miel de safran et une crème de beauté solide, réalisée avec les pistils. Bientôt, une huile de massage relaxante à base des pétales de la fleur, encore inexploités aujourd’hui, viendra compléter la gamme. Pour un bonheur qui n’a pas de prix.

La Vallée au Safran
7, Rue de la République, 80800 Cerisy.
Tél. : 06.82.67.42.51.

Boutique en ligne sur www.valleeausafran.fr
Sur Instagram et Facebook : @valleeausafran

Texte Claire Decraene, extrait du magazine « Parlons saisons » n°22

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