La bêtise de Cambrai
C’est une erreur de manipulation qui a donné naissance à la plus célèbre confiserie régionale. D’où son nom de Bêtise. Son caractère hyper-mentholé la classe autant comme un bonbon que comme un digestif.
Que personne ne menthe !
On ne rigole pas avec la famille. Surtout lorsqu’il s’agit d’une recette. A Cambrai au mitan du 19e siècle, deux confiseurs – Afchain et Despinoy – allèrent en justice pour revendiquer la paternité d’une… erreur de dosage ! Selon les deux versions officielles, si tant est qu’on puisse le concevoir, un mitron aurait malencontreusement mis trop de menthe et pas assez de sucre dans une préparation. Résultat : tout le monde s’arracha ces nouveaux petits coussins de sucre cuit battu aromatisés à la menthe ornés d’une rayure de caramel ambrée. Finalement en 1889, le procès reconnut Afchain comme « seul inventeur » et Despinoy comme « seul créateur ».
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Des boîtes à collectionner
Cent-cinquante ans plus tard, la hache de guerre est bel et bien enterrée. Qu’elles sortent des usines Afchain ou Despinoy, les Bêtises de Cambrai connaissent un joli succès d’estime. L’une des raisons, outre leur goût mentholé si typique qui les apparente à des pastilles rafraîchissantes, c’est que certaines sont conditionnées dans de véritables écrins. Rondes, rectangulaires ou cylindriques, floquées à l’ancienne, les boîtes de Bêtises sont devenues de véritables objets de collection.
Pas bête la bêtise
Pour répondre aux goûts de tout le monde, différentes versions de la Bêtise ont été créées au fil du temps. A la framboise, au citron, à la pomme verte, à l’orange, à la violette, au miel, au coquelicot ou encore la Bêtise du mineur à l’eucalyptus et au charbon végétal médicinal. On fait aussi de la crème de Bêtise et du sirop de Bêtise pour aromatiser une limonade ou un sorbet