Les escargots
Présent un peu partout en région, le petit-gris grandit l’été dans des fermes-élevages. Ramassé à l’automne, c’est un incontournable des menus de fin d’année. Impossible de le manquer. Trop lent.
Les escargots n’en bavent pas
Elle est pas belle la vie d’escargot d’élevage ? L’hiver il hiberne, et quand arrive le printemps, il sort la tête de sa coquille pour la saison des amours. Pas à deux mais au minimum à quelques dizaines de milliers de gastéropodes hermaphrodites(1), donc toujours compatibles. Sans compter que l’accouplement dure entre dix et quinze heures. Et sous nos latitudes, le mollusque bénéficie d’un climat idéal. Car bien qu’il sache réguler sa température, l’escargot apprécie la fraîcheur, la rosée matinale. C’est pour ça que c’est un oiseau de nuit. Elevé dans des parcs de verdure ou dans des hamacs (grands bacs), il est arrosé quotidiennement – pas trop violemment car c’est un piètre nageur – et mis à l’abri des merles et des pies, ses pires prédateurs.
Les escargots se mettent au vert
Beaucoup l’ignorent mais les Hauts-de-France possèdent de nombreuses fermes hélicicoles. En métropole lilloise, dans l’Avesnois, l’Amiénois, l’arrière-pays boulonnais aussi. L’été, les producteurs organisent des portes ouvertes où l’on peut voir les gastéropodes se régaler de leur mezze végétarien favori à base de rumex, de plantain, de trèfle, de pissenlit et d’ortie. Ils atteignent leur taille adulte au bout de 120 à 150 jours et ont une durée de vie comprise entre deux et quatre ans. Sauf pour ceux qui seront ramassés à la main entre septembre et la mi-novembre de la même année. Ils peuvent toujours se consoler en pensant qu’ils finiront dans une crème ailée au maroilles ou à la tome de Cambrai.
(1) à la fois mâle et femelle