Les fromages d’abbaye

Si le maroilles est réputé pour être « le plus fin des fromages forts », alors le Mont des Cats mérite le titre du plus doux des fromages régionaux. Moelleuse, crémeuse pour certains, sa pâte beige percée de microalvéoles fond littéralement sous le palais. Elaboré par des moines trappistes depuis 1848 au sein de l’abbaye du Mont des Cats sur les terres du plus imprononçable des villages des Hauts-de-France (Godewaersvelde), ce fromage à pâte pressée non cuite est une révélation divine. Il se savoure à toute heure froid ou chaud, en dés, en lamelles, en raclette sur une tartine mais toujours accompagné d’une Mont des Cats. Une bière trappiste aux reflets d’ambre (1) qui exhale de savoureuses notes de caramel et de pain grillé.

Apparu à la toute fin du 19^e (1893) à l’initiative des sœurs trappistines, à bien des égards, le Belval évoque le Mont des Cats. Tout comme lui, il appartient à la famille des fromages à pâte pressée non cuite. Tout comme lui, sa pâte est tendre et son goût peu prononcé. Tout comme lui, il s’affine sur claies en cave pendant des semaines. Et pour couronner le tout, il se savoure de la même manière, avec une bière trappiste, blonde certes, mais aussi brassée ailleurs (2) ! En revanche, sa croûte jaune paille est légèrement plus claire que celle de son grand frère qui tire vers le roux. Mais son goût est une vraie bénédiction.